top of page
Photo du rédacteurWangmo

Astrid & Raphaëlle, HPi Morgane Alvaro, séries TV: effet Barnum ?

Dernière mise à jour : 8 oct.



Je rêve d'un effet Barnum télévisuel... J'aimerais tellement me reconnaître dans l'une ou l'autre série TV (vues en DVD, grâce à la bibliothèque municipale. Je regarde rarement des Dvd, je préfère la lecture sans fond sonore. Mais les thèmes HPI ET TSA m'interpellaient beaucoup). Je ne me reconnais ni dans l'une, ni dans l'autre. Quoique... Dans les deux finalement. Mais pas tant, pas entièrement. Astrid avec la commandante Raphaëlle est exagérément Asperger visible, par rapport à moi. Je ne boîte pas, je ne penche pas la tête sur le côté et je ne parle pas de façon monocorde. Et puis, Astrid est presque trop parfaite professionnellement parlant, elle réussit dans la série une insertion professionnelle (imaginaire, de fiction) au sein de la police. Alors que moi, professionnellement parlant, je ressemble plus à Morgane Alvaro, la HPI qui se sabote systématiquement. Mais, à l'inverse de Morgane Alvaro l'irréductible insoumise, je ressemble plutôt à Astrid, si calme et teeeeellement parfaite élève, respectueuse de toutes les normes, et règles et lois, etc.



Je rêve d'une série TV Barnum :-)

dans laquelle je pourrais m'identifier à l'héroïne : ce serait un mix d'Astrid et Morgane.


Socialement, j'ai tellement de points communs avec la HPI qui se saborde dans son métier et qui se retrouve régulièrement sur la paille. Obligée de recourir au système D pour survivre.


Mon papa, par exemple, est exactement comme elle, l'Hpi, dans sa version pique-assiette, c'est flagrant. Ma vie entière, il m'a trimballée chez ses amis pour dormir, manger, etc. Il a une phobie administrative extrême, à tel point qu'il avait été incapable de faire ses démarches pour sa retraite, et préférait aller au Restos du cœur, et au Secours Populaire, plutôt que de faire ses papiers. Le comble, c'est que lorsqu'il a été hospitalisé en urgence, et que nous avons été informées de  ce qu'il nous avait si bien caché, son côté Diogène et sa phobie administrative , nous avons découvert qu'il avait de quoi ne pas vivre comme un clochard. Mais il ne le savait même pas lui-même. Autre chose, Morgane qui dit que l'hôtel l'a refusée, par manque de place, au lieu d'assumer sa responsabilité et de dire qu'elle se retrouve à la rue, expulsée par son manque de soins de son propre appartement, en location, dont le plafond s'est effondré. Et bien, c'est comme mon papa Diogène, expulsé régulièrement. Nous, ses filles, nous avons fini par les lui faire, ses papiers, lorsque nous avons appris sa situation, qu'il nous avait cachée. Papa avait des droits ouverts à de sa retraite depuis une dizaine d'années!


Si j'étais Astrid, mon autisme se verrait moins extérieurement, et ma réussite professionnelle serait étayée de nombreux échecs, avec beaucoup plus d'essais-erreurs.


Si j'étais Morgane HPI, je serais tellement plus respectueuse des règles et de l'autorité, voire déférente et limite obséquieuse, envers la hiérarchie. Je ne mentirais jamais, ni de façon si flagrante, même si je ferais le maximum pour ne pas montrer, ni étaler au grand jour, mes failles et mes échecs professionnels récurrents. Cela je l'ai appris de Papa: savoir, sans jamais mentir, ne pas présenter ses failles professionnelles, ne pas parler de mon quotidien, mais détourner la conversation, en l'axant sur des connaissances intellectuelles et culturelles, maîtrisées. Ou alors, renvoyer la question en miroir à la personne en face: et toi ton métier ? En général les gens aiment parler d'eux. Et ainsi, j'évite de parler de moi. Et surtout SI je parle, je préfère parler de mes centres d'intérêts spécifiques, sujet(s) que je maîtrise, et qui me permet de partager des informations apprises aux autres.


Je m'habille plutôt comme Astrid, d'abord le confort, ensuite de façon passe-partout et surtout pas comme Mme HPI Morgane. Je déteste me faire remarquer !!! Comme Astrid, mon sac ne me quitte jamais, il est mon meilleur ami inséparable, pour parer/pallier à toute éventualité, comme elle le dit, moi aussi "je prévois l'imprévu". Par contre, oui, j'ai une pensée en arborescence qui fait des liens, des connexions, continuellement, avec des moments de fulgurance, dans mes domaines d'intérêt spécifiques. Comme le dit Morgane, "Mon cerveau marche tout seul, et je courre derrière". C'est exactement cela. Cela est assez bien cinématographié dans la série, assez juste et proche de la réalité du haut potentiel intellectuel.


Cependant, il y a une grande erreur dans le titre HPI, car en faisant des recherches, les scénaristes disent que Morgane a un QI de 160 ! Donc cela ne s'appelle pas un HPI mais un THQI. Ce THQI, très haut quotient intellectuel, est calculé à partir de 140 de QI. En réalité, 160 de QI est encore plus rare, on se trouve plutôt comme Einstein ou Stephen Hawking. Le côté supercalculette de Morgane ressemble aussi plutôt à du TSA, autisme... Ceci dit, dans le premier épisode de la série, au début à la caisse du supermarché, lorsque je m'y rendais encore (avant...), je faisais exactement pareil, je vérifie les calculs de l’ordinateur de la caissière et je ne laisse pas un centime de promotion, ou d'erreur, passer sous mes yeux, ou dans mon porte-monnaie. Mais je ne suis que HPI et pas THQI. C'est à dire que je calcule tout, AVANT d'entrer dans la magasin (quand j'y allais encore...) et qu'ensuite, je ne prend que ce que j'ai prévu, et calculé auparavant. Ensuite, si je suis obligée d'annuler car le produit est manquant, par exemple, je fais effectivement le calcul dans ma tête AVANT le passage en caisse, et vérifie que l’ordinateur et la vendeuse n’aient pas fait d'erreurs de Bip ou autres.


Familialement,

on ne ressemble absolument pas à la famille de fiction télévisuelle de Morgane, dans laquelle ils passent beaucoup de temps à se crier dessus, à mon sens.

Chez nous, nous passons (et perdons) notre temps à nous parler, et nous écouter réciproquement. Bien que maintenant avec la fatigue, ce soit plus souvent mon mari qui gère ces temps de parole familiaux du soir, pendant que je m'isole, pour rechercher/recharger mes batteries. Nous avons fait, mon mari et moi, étant plus jeunes, jeunes parents, des centaines d'heures de formations, pour apprendre à écouter les émotions de nos enfants, la parentalité positive, l'éducation bienveillante, la communication en couple et en famille, etc. Notre famille ne ressemble absolument pas à l'image de la famille de Morgane. On s'engueule rarement ici, parce que l'on se parle souvent. Toujours, en fait. Alors oui, cela nous prend des heures. Tout notre temps en fait. Mais du coup, on a rarement besoin de se mettre à crier les uns sur les autres, et même lorsque cela arrive quand même, on a appris à se demander pardon, et aussi à s'excuser, après. Quelques heures, ou quelques jours plus tard, lorsque la pression est tombée, nous savons débriefer, en revenant sur l'événement de conflit, de colère, par exemple.  Ce que Morgane semble avoir du mal à faire, dans cette série télévisuelle TF1, à dix millions de téléspectateurs: reconnaître ses torts.


Ce qui est assez ressemblant, c'est le fait d'expliquer, dans un sens professoral, sans cesse, et d'apprendre toujours, depuis le petit déjeuner jusqu'au soir, intellectuellement et culturellement parlant, même en parlant avec bébé. Dans la série, cela est remarquablement bien joué, bien montré cette façon de toujours apprendre quelque chose, même au dernier-né dans sa poussette, qui écoute avec intérêt, enfant éveillé et précoce. Enseigner continuellement. Par exemple, pour notre plaisir, on aime s'amuser à parler dans l'une des 5 langues -français, allemand, italien, espagnol, anglais- que nous avons apprises.  Même si, en dehors du cadre familial, cela peut avoir tendance à lasser les autres interlocuteurs. Ce qui fait que personnellement, comme je n'ai pas un caractère extraverti comme Morgane, mais introverti comme Astrid, j'ai aussi appris à beaucoup-souvent-presque toujours, me TAIRE en société. Parce que, généralement, mes sujets de conversations, limités et restreints, n'intéressent pas les autres. Comme les sujets de conversation des autres  m'intéressent rarement. Et parce que mon papa m'a "soûlée" de paroles, sa vie entière, à ne me parler QUE de ce qu'il aime lui, le passionne, sans que cela m'intéresse moi, et sans SE, et ME, demander si le sujet m'intéresse.


Une chose qui est bien rapportée dans HPI à la TV, c'est comment l'entourage finit par se lasser des particularités, et atypies de Morgane.  Et comment elle se retrouve, au final, systématiquement, seule.

Je connais tellement cela.

Au niveau social, et au niveau des amitiés.


C'est vrai qu'il y a tellement de ressemblances entre l'Asperger et le HPI. C'est bluffant.


Mais le plus étonnant et détonnant, ce sont ces forces inverses contradictoires qui s'opposent dans une même personne, cette double exceptionnalité du haut potentiel intellectuel avec l'autisme.


Cela n'est pas facile pour l'entourage.


Cela est difficile pour soi-même, ces forces contraires intérieures qui s'attirent et s'opposent en même temps.


Paradoxal.


Je suis un paradoxe.


Complexe.


Une magicienne du paradoxe. Comme le dit Philippe Chamont, dans son livre: Précocité intellectuelle. Les magiciens du paradoxe. (2008)


Ni Astrid ni Morgane.

Mais HPI et autiste.


Moi, quoi.


Wangmo


En bonus,

quelques notes entendues dans la saison 4 d'Astrid et Raphaëlle,

et recopiées; en vrac, ci-dessous, que je trouve très justes. Je cite Astrid dans la série TV:

"-) Les enfants sont source d'imprévus... donc difficiles parce que je ne suis pas en mesure de gérer les imprévus. Mais ce qui est facile avec eux c'est qu'ils ne parlent pas au second degré et qu'ils sont francs, pas de faux-semblant. Donc ils sont plus simples pour moi.

Ne pas avoir d'enfant permet de vivre un quotidien avec nettement moins de sources d'imprévus.

-) L'amour est quelque chose d'irrationnel, donc qui peut échapper à mon contrôle. Source donc d'imprévu. Pas évident.

-) Effectuer un trajet plusieurs fois pour le mémoriser (cf. mon post VROUM sur le fait de conduire une voiture).

-) Appréhender les lieux avant comme le restaurant pour s'y préparer (cf. mon post Se restaurer du restaurant).

-) Je suis capable d’improvisation

à condition d'avoir suffisamment de temps

pour m'y préparer à l'avance".

Cette dernière phrase fait réagir mon mari... qui considère que dès lors, cela ne s'appelle plus de l'improvisation... J'avoue que je suis pourtant d'accord avec Astrid, c'est typiquement mon fonctionnement... :-)





27 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page