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Manège de ménage? La SCÈNE

Dernière mise à jour : 29 févr.

2023. Scène de ménage.

EFFONDREMENTS AUTISTIQUES et non pas crises de colère



Intolérance à l’imprévu. Besoin de routines. Intolérance à l’incertitude. Ce matin, j'ai failli casser une (deuxième) vitre... la dernière fois c'était il y a cinq ans, avec mon mari, lors d'une de nos rares scène de ménage. Aujourd'hui, j'ai pris la fuite, et je n'ai claqué que la porte d'entrée, avant d'être totalement hors de moi, et de ne plus avoir aucun contrôle, sur mes actions et mes paroles. Fuir, cela coûte moins cher que de racheter une vitre. En cette période de récession économique, c'est mieux pour le porte-monnaie!


Après avoir (d)écrit mon expérience, récente et à chaud, de scène de manège

euh... non, de ménage, ci-dessous, à ma sœur, elle m'a transféré ceci: Accès de colère ou effondrement autistique: * tableau comparatif, quelles sont les différences entre un accès de colère et un effondrement autistique?


* https://www.facebook.com/photo/?fbid=587434943364562&set=a.396554069119318


J'ai trouvé que chaque paragraphe de ce que je venais d'écrire pouvait avoir un titre, juste, qui correspondait, sans avoir faire exprès, à ce tableau qui précise les différences entre colère et crise d'autisme. Donc en gras avec une *, cela se réfère à ce tableau, dont le lien est ci-dessus. Le reste est mon vécu authentique, non prémédité.


Un élément déclencheur*

La cause première: ce matin, mon mari planifie un changement de mes plans, sans m'avoir prévenue avant, ce qu'il fait généralement. Pire encore, cette fois-ci: sans négociation possible, alors qu'habituellement nous discutons (longtemps), et essayons de trouver un consensus «gagnant -gagnant», si possible.

+ Double stress: ma fille va à l'opéra ce soir = beaucoup d’organisation, un planning inhabituel, etc. Du coup, involontairement, je lui ai mis une super mauvaise ambiance, pour sa journée d'aujourd'hui, son premier opéra, qui est son cadeau d'anniversaire, celui qu'elle a souhaité. Je m'en veux. Il faudra que je lui demande pardon. Et que l'on en parle ensemble, après. + Triple stress: pendant ces vacances (celles de mon mari, un peu, et des mes enfants, surtout), je dois aller voir mon papa, avant qu'il ne meure, et surtout que sa mémoire soit totalement effacée par la maladie. Pour cela, il me faut, impérativement, tout le peu d'énergie dont je dispose, car il est à 800 km. Donc, j'essaie de planifier les deux semaines qui viennent (avec en plus le + stress des grèves françaises de train, parfois «surprises» avec par exemple des manifestants au milieu des voies. Grèves qui sont particulièrement nombreuses, en cette période de grogne sociale, cumulée au 1er mai-férié avec manifestations, ici, en France) pour répartir ma petite dose d'énergie, et pouvoir réaliser l'impératif de voir mon père, encore vivant, avant qu'il ne soit à l'état de cadavre.

Une surcharge du système nerveux*

+ Une surcharge, dans ce cas, émotionnelle, cognitive, langagière*

Donc là, pour moi, ce n'est pas possible. Plus possible de faire les fonctions de base, mon ordinateur cérébral plante. Vous savez, vous avez beau cliquer sur la souris, rien n’y fait, ça mouline… Le changement de plan de mon mari, de dernière minute, imposé et subit pour moi, me fait plonger dans la détresse = décompensation autistique!

Communication absente ou dysfonctionnelle qui ne tient pas compte de l’autre*

Pour illustrer cet effondrement, voici un autre exemple, de ma sœur, avec sa fille Asperger*(voir LEXIQUE pour le vocabulaire ce terme, dans MENU), devant le frigo ouvert: "Fraise ou banane ? Je ne sais pas. Mais enfin c'est pas compliqué, tu veux un yaourt à la fraise ou à la banane ? Je ne sais pas. Mais enfin décide! MAIS JE NE SAIS PAS!!! Je ne sais pas!!!"

Choisir nécessite, notamment, d'utiliser ses fonctions exécutives, facilement surmenées chez les autistes. Et c'est parti pour la crise autistique de ma nièce. Et ma sœur referme le frigo. Et voilà, le différence c'est qu'elle était petite, ma nièce, même très petite. Et que moi j'ai 49 ans . Et pourtant, je suis en pleine crise là, à l'instant.


Perception sensorielles altérées ou déphasées (délai de traitement important)*

+ Sécurité de la personne: incapable d’assurer sa sécurité personnelle (pas de notion de danger)*

Après être sortie de la maison, alors que je sentais la crise s'intensifier intérieurement, j'ai marché, et ensuite, j’ai hésité à ne PAS ralentir devant la voiture qui roulait... mais bon, j'ai eu un flash instantané et intérieur, comme une pensée fulgurante, une sorte d’éclair, la vision fugace et fugitive de mes enfants (un gros facteur de protection), et je ne me suis donc pas jetée sous la voiture, qui arrivait au passage piéton... pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait, la pulsion était envahissante .

Actions: difficiles ou impossibles à contrôler*

Relèvent de l’instinct (peur)*

SANS LIEN AVEC LES RÉACTIONS DES AUTRES*

Ce matin, je le répète, on m'a changé mon planning, contre mon gré, à mon corps défendant, et je suis confrontée à un obstacle insurmontable, sur lequel je butte comme Sisyphe et sa pierre, une Histoire sans fin: un mur contre lequel j'ai l'impression de me cogner sans fin. Fraise ou banane ? C'est pas compliqué ! Mais si, c'est compliqué, c'est bien ça mon problème. Compliqué au point de casser une vitre, ou presque. Car mes fonctions exécutives cérébrales n'y arrivent plus, à gérer. + 1 stresseur supplémentaire:

Parce que je suis aussi concentrée sur les deux rendez-vous de kiné-bilan des enfants de demain. En plus de l'histoire, l'aventure ou la Mission (Im)possible, pour moi, d'aller voir mon père. Car les dernières vacances, je devais déjà aller le voir, et je n'ai pas pu à cause d'un shutdown (effondrement) autistique, ainsi que des grèves de trains, qui étaient à leur apogée. Alors là, je fais tous les efforts, possibles et imaginables, pour réaliser et mettre en œuvre ce défi, incommensurable pour moi, d'aller voir ce papa, qui s'est si peu occupé de moi. Ce qui signifie, forcément, un dodo quelque part, en plus du long trajet, et c'est extrêmement compliqué pour moi. Cela me demande, non pas de sortir de ma zone de confort, mais d'aller encore bien au-delà, et c'est vraiment difficile. Et voilà que ce matin, on me change mon planning, sans avertissement... C'est juste insupportable. Totalement.


Et cela me fait plonger dans:

émotion(s): détresse, peur, désespoir, culpabilité, confusion*

Depuis enfant, je fais des crises dites «caractérielles» par maman, qui ne savais pas que c’était des Meltdown, des explosions autistiques. Ainsi, on m’a: donné la fessée pour que je m’endorme, et mis la tête sous l’eau froide du robinet en pleine crise, car c’était la seule possibilité, pour maman, de gérer, et stopper mes explosions. Maman, pourtant éducatrice spécialisée, qui n’avait pas les codes et clés de compréhension concernant l'autisme, lors de ces cataclysmes. Je pense qu’ainsi, très tôt, j’ai appris, comme un réflexe de Pavlov, que mes crises étaient mauvaises, et donc que j’étais mauvaise. C’est l’une des raisons qui m’explique pourquoi, adulte, je suis encore confrontée à des pulsions de mort, systématique, lors de chaque Meltdown, heureusement moins nombreux, adulte, mais toujours hyperpuissants et impressionnants. Ces crises étaient régulières, et à leur apogée, autour de mes cinq ans. Aujourd’hui, elles sont assez rares. Mais elles font toujours aussi douloureusement mal. Puissamment. Et c’est long de s’en remettre, ensuite, par après.


Je ne cesse de penser à ce énième meltdown arrivé ce samedi, jour de la crise... et nous sommes le mardi suivant...

Pensées: fixation sur la pensée qui a précédé l’effondrement*

Sur internet, il est écrit qu’en cas de crise Meltdown (explosion) d’un Asperger*, déclenchée par le stress, il ne faut pas ni le gronder, ni le forcer. Il y est écrit l’exemple d'un rendez-vous chez un coiffeur, disant que si cela ne se passe pas comme prévu, il ne faut pas immobiliser l’Asperger* en pleine crise. Il faut prendre le temps d’écouter ses émotions. Je rajoute, lorsqu’il ira mieux et se sentira prêt à parler.



J'AI PAS CHOISI MON CERVEAU! Ce n'est pas de ma faute si mon cerveau est tel qu'il est. Si j'étais une personne handicapée sans bras, par exemple, on ne me demanderais pas d'écrire au stylo plume avec les mains. Un handicapé qui n'a pas de bras, parce qu’il est né ainsi, cela n'est pas de sa faute. Il n'a pas choisi d'être comme ça.

Mais dire à une personne atteinte du syndrome d’Asperger «d’aller de l’avant», c’est comme dire à une personne en fauteuil roulant de prendre l’escalier pour se rendre au deuxième étage.
Rudy Simone dans L’Asperger au féminin (2013)

«Anxiété, trouble déficitaire de l'attention, rigidité autistique et blocages, et leurs cohortes de meltdowm autistique (incapacité à retenir une surcharge émotionnelle, explosion) et shutdown (repli autistique) , tu ne les a pas choisi.

Cela n'est pas de ta faute.

C'est ton cerveau qui est comme ça».

Voilà ce que m’a dit ma sœur.


Même si j’ai encore du mal à ne pas me sentir coupable d’avoir de si «mauvaises» réactions. Du mal à le croire, à le penser: je n'ai pas choisi tout ceci.


Je n'ai pas choisi mon cerveau. Ce n'est pas de ma faute si mon cerveau est tel qu'il est.


Actuellement, je travaille à essayer de trouver les bonnes réponses, les clés, les codes de compréhension, pour pouvoir avancer, dans l’acceptation de moi-même. Lorsque je trouve des réponses concernant l'autisme, cela me donne une grille de lecture cohérente de mon parcours, de mon vécu.


Wangmo



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