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Wie 15: Ma Mélodie du bonheur: APPRENDRE

Dernière mise à jour : 2 mars

2021,

et de 1993 à 2005, douze années


«La connaissance est un remède à l’angoisse chez les Asperger», Florence Mendez dans Autisme et Koala, vidéo sur YouTube.


CRA, Centre ressources Autisme, 2h40 avec le Psychologue, 23/07/2021

Compte-rendu d’entretien: {Mme -Wangmo - peut expliquer que pour s’adapter au quotidien, «c’est comme si je faisais appel à ma mémoire», si des choses inhabituelles surviennent, Mme est démunie, sans «mode d’emploi»}.



Dans la communauté, j’ai APPRIS à vivre.

Mais j’ai aussi pu pratiquer mon anglais aux Philippines et à Taïwan, et l’italien et l’allemand en Suisse, ce pays aux quatre langues nationales. J’ ai surtout travaillé à la communauté comme responsable d’une lingerie de collectivité pour 120 personnes où nous étions deux; responsable de temps à autre d’une cuisine collective pour 120 (c’était horrible et insupportable et je m'effondrais systématiquement même si j’accomplissais toujours le travail demandé), et de temps à autre comme gouvernante en milieu collectif: donc avec l’intendance et la logistique, gestion des plannings, etc. Travail monotone et répétitif, apaisant, calmant, relaxant, concernant le soin du linge, et flippant concernant la cuisine avec la pression des horaires de repas, et le travail en équipe notamment. En tant que maîtresse de maison-gouvernante, c’était les rares fois où l’on me demandait de réfléchir, d’utiliser mon cerveau. Heureusement, j’étais nourrie, intellectuellement, autrement, par les quelques formations auxquelles je parvenais à accéder.

J’ai ainsi APPRIS comment écouter les drogués de Zurich, en observant mes pairs, les membres de notre petite équipe mobile. C’était une écoute qui ressemblaient plutôt à de l’accompagnement aux mourants, selon mon point de vue, où les jeunes dépendants passaient par les différentes étapes du deuil (de Kübler-Ross), car ils étaient à un stade souvent très avancé de dépendance, avec overdoses régulières… L’objectif était de les accompagner pour aller en cure de désintoxication, mais c’était souvent trop tard. Plus tard, j’apprendrai aussi beaucoup aux Philippines, rencontrant les enfants malheureusement prostitués des rues sales de Manille, moi arrivant de la Suisse si propre et immaculée… mais si vieille: un pays entier «maison de retraite». Aux Philippines, il n’y avait que des enfants partout, la moyenne d’âge du pays était de 18 ans, je crois, en 1994. J’apprendrai qu’un enfant reste un enfant, toujours, quel que soit son parcours: avide d’affection gratuite, et le cœur ouvert, même à la moindre parcelle de bienveillance et d’humanité; la moindre miette de respect était une étincelle valable et puissante pour l’enfant, et récompensée par un sourire, une joie incroyable, que ce soit dans les bidonvilles sordides, ou sur la Smoky Mountain, la montagne fumante de poubelles à ciel ouvert, avec les petits chiffonniers philippins, bébés parfois, livrés à eux-mêmes. Ces enfants riaient, couraient en bandes autour de nous, pour nous rencontrer, nous toucher (je n'aimais pas cela), avec notre peau blanche et nos nez européens qui les fascinaient, car nez de Cyrano selon eux: pic, roc, cap et péninsule. Ils essayaient d’attraper notre nez entre leurs petites mains, comme s’ils pouvaient l’enlever, et se mettaient à hurler de rire, d’une joie communicative, comme si nous étions leurs clowns favoris, mais sans nez rouge. «Il en faut peu pour être heureux, il faut se satisfaire du nécessaire», et même sans le nécessaire: ces enfants, mieux que Baloo l’ours dodu, savaient se satisfaire de la moindre bribe de lumière dans leur vie, leur jungle citadine plus terrible que tout.

J’ai donc travaillé et développé la bienveillance et l’empathie, auprès des jeunes drogués, des enfants des rues et de personnes SDF en France. J’ai APPRIS à écouter en observant mes pairs de communauté, ces personnes bienveillantes, chrétiennes et profondément bonnes; comme bien avant, adolescente, j’avais aussi APPRIS en observant mon thérapeute, et la façon dont lui-même, de nombreuses heures durant, me manifestait de l’empathie et de la bienveillance.

J’ai fait 175 heures de formation intellectuelle théorique, en communauté, sur l’écoute, la relation d’aide et l’accompagnement. Lorsque j’avais pu arracher la permission de recevoir aussi la formation annuelle, internationale, à l’Institut de la Communauté, j’ai pu ajouter 660 heures encore, de formation sur l’histoire ecclésiale, les relations humaines, la théologie, un peu de philosophie, etc. Ainsi qu’une session de 27 heures de l’Université St Paul d’Ottawa, au Canada, sur l’accompagnement de la personne humaine. Dommage que toutes ces nombreuses heures de formations, privées, ne m'aient pas permis de les capitaliser en ECTS, en crédits universitaires.

Plus tard, adulte, mariée avec des enfants, je validerai un module de Communication-Non-Violente (CNV M. Rosenberg). Et une formation aux Habiletés parentales: dialogue parents-enfants (Faber et Mazlisch). Je serai aussi mère active en m'occupant de la bibliothèque d’un groupe La Leche League, association de soutien à l’allaitement et la parentalité, et je ferai la gestion de sa bibliographie en lisant TOUS les livres et les présentant concernant l’allaitement, l'éducation bienveillante, les émotions des enfants, le cosleeping, etc.

Concernant le corps, j’ai fait 46 heures de Mimopédagogie à Paris à L’Institut Jousse. Ainsi qu’une semaine de formation, intellectuelle et philosophique, sur le corps et la sexologie, dans un magnifique domaine sur la rivière du même nom que le département, la Sarthe. J’ai continué avec une formation d’écologie sexuelle, et encore une autre sur l’éducation, l’affectivité et la responsabilité. Tout ceci pour dire que même concernant le domaine physique, chez moi, cela passe avant tout par l’intellect. Je suis d’abord une tête, avant d’avoir un corps.

Pourquoi ai-je besoin de lister toutes ces heures de formation?


Peut-être parce je souffre toujours d’une profonde blessure narcissique et d’un déficit chronique de confiance en moi, n’ayant jamais réussi à professionnaliser cela. Je veux dire, mes formations… car j’ai en quelque sorte «professionnalisé» mon impression d’échec professionnel, en continu…

Je ne cherche pas à imiter mon père, mais force sera de constater qu’il y a de nombreuses similitudes dans nos parcours de vie, professionnellement parlant, entre mon père et moi. Et encore une fois, contrairement à une vision psychanalytique, voire limite superstitieuse, comme si c’était une malédiction, je pense qu’entre mon père et moi il y a plutôt une ressemblance neuro-développementale. Une double spécificité et même plus, HPI + TSA/ anxiété + un fond devenu dépressif, à force de ne pas être compris…


Wangmo

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