Biologie de l'attachement: allaitement, un CONTINUUM...
- Wangmo
- 7 oct. 2024
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 oct. 2024
Ocytocine, prolactine, opioïdes, dopamine, sérotonine versus cortisol...
Attachement mère-enfant, et inversement.
Hormones du bonheur, du "maternage",
versus hormone du stress.
+ Quitter le nid.
Citation du livre de Christian Signol, Une famille française (2023, Albin Michel):
"Il comprit alors que pour Mathilde, la vie de sa fille était aussi la sienne et que l'enfant qu'une femme a mis au monde ne se détache jamais tout à fait d'elle. Si l'un est en péril, l'autre l'est aussi. Il en fut assez bouleversé pour inculquer à l'une et à l'autre l’énergie dont il disposait encore, et il trouva dans cette attitude une satisfaction qu'il n'espérait plus".
L'étudiante et le syndrome du nid vide
Le départ de ma fille hors du nid me fait réfléchir sur ce qui me lie à elle, et inversement.
Le nid vide, enfin sa chambre vide, ici, crée... un vide. Sa présence me manque, infiniment.
Durant un instant, j'ai cru ne jamais pouvoir surmonter son absence. Puis, mon cerveau, qui refuse de s'arrêter, et ma SuperSister, m'ont aiguillés sur une piste de réflexion, intellectuelle, et en même temps mémorielle, dans le sens relatif à ma mémoire de vécu, d'expérience de vie avec ma fille, mon premier enfant. En passant par le retour intellectuel sur mes huit années d'allaitement (2x4 ans par enfant environ), j'ai compris que ce qui avait été mis en place, avec mes enfants, était une belle offrande de la vie à mon égard. Force m'est de constater, aujourd'hui, que ma fille a une solidité intérieure, que je n'avais pas à son âge. Qu'elle a une architecture intérieure stable, et solide. Que les fondements de sa structure de vie, les jalons, ont été posés solidement, et qu'elle semble apte à tracer sa route, à prendre peu à peu son envol. Le lien d'affection réciproque, avec mes enfants, est un cadeau pour la vie, la leur, et la mienne aussi. Ce lien a été inscrit, de façon indélébile, à travers beaucoup d'éléments, dans nos cerveaux et dans nos cœurs, et jusqu'à dans nos corps. C'est vraiment un lien pour la vie, indépendant, ou non-dépendant, de la présence, ou de l'absence de l'autre. Définitif. Deux enfants, deux allaitements longs. Deux belles histoires d'amour, de tendresses lactées, comme dans le si beau livre, illustré par et de Suzanne Klein et ses photos:
Tendresses lactées (2007, éditeur Singulière)
Me remémorer tous ces instants de bonheur partagés me remplit, aujourd'hui, de joie et de sérénité, même en l'absence de l'un de mes enfants.
J'ai recherché deux textes, écrits par mes soins, deux petites synthèses rédigées
il y a quelques années, environ une dizaine d'années auparavant.
Un premier texte inspiré largement de ma
"Bible éducative": des neurosciences
La science de l'enfant heureux
de Margot Sunderland,
Deboeck Supérieur,
édition 2017,
livre qui m'a accompagné longtemps, et qui est, à mon sens, un des meilleurs ouvrage sur le sujet de l'éducation. En page 52 de ce livre, précité ci-dessus,
on y voit deux photos d'IRM, avec un zoom sur deux cerveaux différents.
"Observez ceci, de l'importance d'être aimé, et réconforté émotionnellement :
Sur la première image IRM, c’est le cerveau d’un orphelin roumain :
Il y a beaucoup de zones "noires" dans l'IRM de son cerveau.
Cet enfant a reçu tous les soins nécessaires,
mais pas d’affection, ni de réconfort émotionnel.
Les zones noires indiquent, pour lui,
une inactivité des lobes temporaux.
Sur la deuxième image d'IRM : c’est le cerveau d’un enfant aimé de ses parents.
Il n’y a PAS de zones noires.
Les lobes temporaux sont entièrement activés !
Ces lobes temporaux sont importants dans la régulation émotionnelle".
L'autre deuxième texte ci-dessous
est inspiré, et de ce même livre (ibid),
et de mes formations avec la Leche League Allaitement,
et de mon expérience personnelle de maman,
ayant pratiqué un cumul de 8 ans d'allaitement,
donc 4 années par enfant environ,
tout en étant mère active, pendant ces mêmes années,
à la Leche League, pour le soutien à l'allaitement.
"Biologie de l’allaitement : un CONTINUUM de l’attachement
L’allaitement peut être considéré comme un CONTINUUM du lien d’attachement entre la mère et l’enfant. L’état hormonal de la maman est particulier : son taux de prolactine est élevé parce qu’elle allaite. De fait, la prolactine peut être envisagée comme l’ « hormone du maternage ». La sécrétion de prolactine , d’ocytocine et d’opioïdes peuvent être considérée comme un PONT reliant la mère et l’enfant, aidant à surmonter le stress, chez la mère et chez l’enfant. De plus, la sécrétion de prolactine, hormone galactogène, peut aussi permettre de relier l’enfant et la mère, en favorisant biologiquement l’attachement.
Par exemple, lorsque le bébé montre un signe de faim ou d’angoisse, le réflexe d’éjection du lait (avec la prolactine) se met biologiquement en route. La sécrétion d’ocytocine est associée à un réflexe conditionné, l’éjection du lait maternel, lié à la succion du bébé (succion qui est un des seuls réflexes inné présent à la naissance) lors de la tétée. La réaction, naturelle, d’allaiter procure un afflux d’ocytocine et d’opioïdes dans les cerveaux, de la mère et du bébé ; et tous les deux se sentent bien, grâce à ces hormones. Et en même temps, le sentiment d’amour va stimuler, ENCORE PLUS, la sécrétion cérébrale de substances chimiques du bien-être: ocytocine, prolactine et certains opioïdes.
Mais encore, le lait maternel contient des acides gras polyinsaturés qui activent la production de dopamine et de sérotonine. Ces deux hormones, appelées « hormones du bonheur », sont essentielles pour le cerveau. Ces acides gras favorisent aussi le développement cognitif du bébé.
L’allaitement maternel est bon pour la mère : pour son moral, en augmentant la régulation des mécanismes de réponse au stress, dans son cerveau. Ainsi, lorsque la maman se sent paisible et tranquille, elle a aussi plus de ressources pour apaiser les pleurs et/ou le stress de son bébé.
Et chez le bébé, l’ocytocine inhibe les mécanismes de réponse au stress :
donc sa production de cortisol ralentit, c'est-à-dire que son taux d’hormones réactives au stress diminue. Le cortisol baisse aussi quand la maman le câline, le réconforte, tout contre elle, en allaitant (mais aussi en le câlinant tout en lui donnant un biberon).
C’est pourquoi,
de façon raccourcie,
il peut sembler raisonnable de parler d’un effet hormonal,
régulateur du stress, par l’allaitement."
-) "Au niveau biologique : (liste non exhaustive)
Seul le lait humain est un liquide qui contient des éléments vivant(e)s (cellules): Hormones, enzymes, facteurs immunitaires. Ils protègent le bébé de la maladie (en empêchant les bactéries et les virus nocifs de se développer dans l’organisme du bébé), de plus il est efficace pour le développement de son système immunitaire. Surtout composé de : eau, protides, lipides, lactose (= sucre du lait), vitamines, minéraux, et une petite quantité d’enzymes et d’hormones.
Laits infantiles (lait de vache, industriel) : on enlève des protéines (pour faciliter sa digestion) et on ajoute des acides gras, mais ne contiennent aucune cellules vivantes. Ne contient pas d’enzymes et d’hormones (qui protègent des maladies).
-) Des études ont montré que les mères allaitantes
produisent moins d’hormones du stress".
Je pense qu'à l'heure actuelle,
il y a encore un immense champ d'investigations en friche, largement inexploré ou si peu, pour de futures études scientifiques, sur les liens entre l'allaitement et sa fonction protectrice, voire formatrice, dans la création du lien mère-enfant, notamment pour des mères, par exemple, sur le spectre de l'autisme sans déficience intellectuelle.
Wangmo,
Choisis la Wie !
Voir La Leche League,
soutien à l'ALLAITEMENT:
et
Les Babilleuses,
allaitement avec COUSSINS de maternité,
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