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  • Photo du rédacteurWangmo

2 papas de mort

Mon papa est mort. Le papa de mon mari aussi.




Maintenant que mon papa est mort,


que je dois moins m'occuper de lui (bien qu'il nous ait, gracieusement, laissé une somme de tracasseries administratives, monumentales, à gérer...); il faut que je "m'occupe", enfin, que j'accorde du temps, et de l'attention, à mon mari, qui a aussi perdu son papa...



Aujourd'hui, nous souffrons tous les deux, mon mari et moi. Et c'est compliqué de nous épauler l'un et l'autre, en ce moment, avec ce double-décès de nos deux papas.



Parce que face à la souffrance,


nous avons deux besoins,


divergents et contraires.



Il a besoin de parler, de me parler, longtemps, avec moult détails, avant d'arriver au principal. Et il a besoin de passer du temps avec moi, plus de temps que ces derniers temps, où nous n'avions pas le temps. De plus, notre fille va probablement quitter le nid, pour partir vivre sa future vie d'étudiante. Encore une sorte de deuil, pour mon mari, pour qui cette séparation est très douloureusement anticipée. Alors il a besoin de se rapprocher de moi, face aux deuils qu'il traverse, après avoir aussi perdu sa maman, il n'y a pas longtemps, avant son papa. Sans compter le "début de la fin" de sa toute-puissance: physique et sportive, à l'aube de l'anniversaire de ses 60 ans, avec les petits tracas inhérents, à l'âge avançant. Et encore, se rajoute le départ, potentiel et probable, de l'immeuble où nous vivons depuis une vingtaine d'années. Cela lui fait beaucoup à quitter: la perte est conséquente pour lui. Je comprends tout à fait, et tellement tout cela.



Pour ma part,


je viens de "crématiser" mon papa,


enfin les pompes funèbres l'ont brûlé, incinéré, ne restent que ses cendres. J'ai écrit un texte, qui a été déclamé face à son cercueil, au funérarium, devant la grande famille: avec ses nombreux frères et sœurs, et les cousins/cousines. Ce qui signifie que j'aurais, maintenant, suite à cet événement, un besoin vital, absolu et intense de solitude, de silence, et de mutisme. Ceci pour faire face à la saturation d'informations nouvelles a assimiler. Accumulation mentale, intellectuelle, émotionnelle, événementielle, relationnelle, familiale, administrative, des funérailles de mon papa, entre autres.



Or actuellement, autant mon mari a le cœur brisé de manquer de temps avec moi, autant j'aurais besoin, à en pleurer, d'être seule: un temps long, pour retrouver de l'énergie... Longtemps seule, contre tout de suite ensembles, à deux, sur le moment.



Cas de force majeure,


la mort de nos deux papas:


une situation non-ordinaire,


qui ne survient qu'une fois,


dans la vie: la mort,


qui ne prévient pas !



Mon papa ne m'a pas prévenue qu'il allait mourir durant l'une des trois pires semaines professionnelles de l'année pour mon mari, lorsqu'il était en pression maximum, au travail, et énormément absent à la maison. Moment où j'étais, alors, la variable d'ajustement familiale, pour le quotidien. On ne nous as pas prévenus, qu'il était prévu qu'il décède, aussi, durant les jours anniversaire de notre fils.



De même, le papa de mon mari ne nous a pas prévenus qu'il allait décéder entre Noël et les jours anniversaire de notre fille, ainsi que pendant les dates de retrouvailles avec maman, dans son nouvel appartement, suite à son déménagement estival.



Tout ceci induit, vraiment, une addition, une "facture" particulière pour moi, qui avoisine la saturation totale: ma "limite de concentration maximale dans un milieu donné", voilà la définition de SATURATION. Qui génère un décalage, entre les évènements de vie, enfin de mort plutôt, au sens propre non-figuratif, et mes ressources.


Un décalage générateur-moteur d'épuisement.


Épuisement de mon mari aussi, qui était à 05h30 devant chez le médecin, pour une consultation, avant de se rendre au travail.


Mais épuisement qui se rétablit inversement:

par la relation chez lui,

et par l'isolement chez moi.


Comment trouver, temporairement,

une solution gagnant-gagnant ?


Une résolution qui répondrait à son besoin d'échange et de paroles,

et en même temps

à mon besoin de silence aphasique,

dans son sens figuré ?


En général, mon mari et moi sommes deux aimants, bien aimant et aimantés. Mais là, face à l'épreuve de la mort qui a frappé chez nous, on dirait que nous sommes deux aimants de force contraire:  où l'un repousse l'autre, alors que l'autre s'approche... Et c'est douloureux pour les deux... Pourtant, nous nous aimons tous les deux. Toujours.


Pourtant, nous nous aimons tous les deux. Toujours.


Oui je t'aime toujours, chéri.

Infiniment,

pour toujours

et à jamais.


Wangmo

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