Mémoire d'arbre
En mémoire des dix arbres éliminés:
dans ma rue
Seize ans de bonheur
Tronçonné sous nos yeux
Adieu verdure, adieu parure,
cigales et oiseaux, sous la ramure
Bonjours odeurs
des canidés, pavant les rues
de leurs souillures
Adieu tranquillité
Que vous nous prodiguiez
Par votre panache et vos houppiers
Nous procuriez
au long des saisons ensoleillées
Écosystème tout entier
Chaque octogénaire
voire centenaire
que vous étiez
Quarante degrés
Ici en été
Et vous taillez
encore les haies!
Vous bétonnez, vous grisonnez,
au lieu de verdir
et bleuir nos cités,
urbanistes de malheurs, oh pauvre canopée!
A LUI SEUL 1 ARBRE
équivaut *
à 7 CLIMATISEURS!
Dix arbres décimés,
allez, calculez!
Sous nos fenêtres décimés,
cette dizaine de hérauts
crient en silence
héros tombés au champ d’honneur par le massacre proclamé:
«Tronçonnez!»
Je vous aimais ARBRES D’ICI
Majestueux et somptueux
Je suis en deuil de votre mort
Je me lamente de votre absence
De vous, il ne me reste rien
que sciure
et mes yeux pour vous pleurer
Et le souvenir de vos bontés
Toutes vos prodigalités
Fraîcheur ombre et douceur
Terre humus senteurs de sève
dans la TORRIDE chaleur
Mélodie du vent dans vos branches
Caresse de la pluie sur vos feuilles
Mes beaux Cyprès et Pins Sylvestres
Ormes et Charmes disparus
Sapin, Ailante, Arbre de soie
Hêtres et Frênes,
Phénix Paulownia aux fleurs violettes,
Et Robinier faux-acacia
Cher Cyprès toujours verts
abattu pour placer
un ascenseur jamais encore utilisé!
Vie végétale si précieuse
dans ce désert citadin
où certains se croient plus malins
de ne pas vous considérer!
Vos racines entremêlées,
mycorhiziens,
ensemble familialement,
vous résistiez
au vent, éclairs et tonnerre.
Mais désormais si maltraités
ARBRES DES VILLES,
«arbres de villes, enfants des rues» (Wohlleben, 2015)
pauvres et nus,
isolés et martyrisés
au moindre souffle vous ployez
fragilisés
même en la terre
par les monstres: camions et tractopelles
qui sans pitié
broient vos racines
et fragilisent jusqu’à l’intime
la sève-vie
qui coule en vous.
O arbres! ô désespoir!
Ne plus vous voir
tout devient noir!
Pourquoi tant de haine envers vous
arbres-doyens, de nos municipalités
arbres qui n’ont aucun droit de cité!
Je vous aimais arbres d’ici...
Arbres je vous aime toujours
Au fond de moi
je me remémore
vos feuilles mortes
qui «se ramassent à la pelle
avec mes souvenirs et mes regrets aussi»
Pour vous chers arbres
ces quelques lignes déclamées
à défaut de n’avoir osé offrir
le rempart de mon corps
au tronc de votre majesté…
Cette tristesse est le prix à payer
de n’avoir pas su vous protéger
et empêcher
que vous ne soyez sciés…
Wangmo
A LUI SEUL 1 ARBRE
équivaut * à 7 CLIMATISEUR:
"Du vert et du bleu
plutôt que du gris.
Un arbre livre
la même fraîcheur
que cinq climatiseurs.
A l'ombre des arbres,
on enregistre
en journée jusqu'à
sept degrés de moins
qu'aux alentours".
Revue Suisse, juin 2020,
Quand les villes suent,
Theodora Peter
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